Et si je t'écris un très long commentaire ?
Mikhaïl Sergueïevitch Gorbatchev ou GorbatchovN 3 (en russe : Михаил Сергеевич Горбачёв, /mʲɪxɐˈil sʲɪrˈɡʲejɪvʲɪtɕ ɡərbɐˈtɕɵf/N 4 Écouter), né le 2 mars 1931 à Privolnoïe (dans l'actuel kraï de Stavropol) et mort le 30 août 2022 à Moscou, est un homme d'État soviétique puis russe.
Membre du Parti communiste de l'Union soviétique à partir du début des années 1950, il dirige l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) entre 1985 et 1991. Résolument réformateur, il s'engage à l'extérieur vers la fin de la guerre froide et lance sur le plan intérieur la libéralisation économique, culturelle et politique, connue sous les noms de perestroïka et de glasnost.
Impuissant à maîtriser les évolutions qu'il a lui-même enclenchées, il doit faire face au putsch de Moscou et démissionne à la fin de l’année 1991, ce qui marque le point final de la dislocation de l'URSS, deux ans après la chute des régimes communistes en Europe. Il n'a pas de successeur, mais son rival Boris Eltsine devient président de la fédération de Russie.
Apprécié dans le monde occidental, il reçoit le prix Nobel de la paix en 1990, mais est très peu populaire en Russie, où beaucoup lui reprochent les conditions de la dislocation de l’URSS. Candidat à l’élection présidentielle russe de 1996, il arrive en septième position avec 0,5 % des voix. Des études réalisées ultérieurement confirment son impopularité dans le pays.
Mikhaïl Gorbatchev fonde ensuite deux partis de centre gauche, qui ne rencontrent aucun succès. Il meurt à 91 ans, sans jamais avoir retrouvé de mandat ou fonction de premier plan et en pleine invasion de l'Ukraine par la Russie.
HermioneGranger
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Il y a 3 ans
Consciente du danger, la direction vieillissante du PCUS porte au pouvoir le représentant d’une nouvelle génération — Gorbatchev a 54 ans — mais formé et testé à l'école du parti. Dès décembre 1984, Gorbatchev avait pu faire son entrée sur la scène diplomatique internationale, en se rendant en Grande-Bretagne, rencontrer Margaret Thatcher : le numéro 2 soviétique s'y était démarqué des autres dirigeants de Moscou, par son image d'ouverture et en annonçant que l'URSS était prête à une réduction bilatérale des armements nucléaires.
Accédant au poste de Secrétaire général du Parti communiste de l’Union soviétique le 11 mars 1985, Gorbatchev tente d’insuffler un nouvel élan à l'économie de l'URSS. Il s’efforce de sauver le système par des réformes structurelles très profondes par rapport aux principes léninistes classiques. Symboliquement, sa première mesure concerne une vaste campagne contre l'alcoolisme : la prohibition, instaurée en mai 1985, consiste à fermer la moitié des points de vente d'alcool et à majorer de 30 % le prix de la vodka ainsi que celui du vin et de la bière. Ces mesures, très impopulaires, lui valent le surnom de « secrétaire minéral »9. Elles se traduisent également par une énorme production clandestine d'alcool de mauvaise qualité, la disparition du sucre des étalages et une diminution des recettes (issues des taxes sur l'alcool) pour le budget de l'État10.
Gorbatchev tire son inspiration d'Alexandre Nikolaïevitch Iakovlev, ancien ambassadeur au Canada, qui lui fit prendre conscience de la faillite du système soviétique dans le domaine agricole puis, de façon plus générale, dans sa stratégie de confrontation avec l'Occident. Devenu son éminence grise, celui-ci lui inspire successivement la glasnost, la perestroïka puis l'acceptation de la réunification allemande. Il est aussi encouragé par des partis communistes occidentaux qui tenaient sous l'ère Brejnev à afficher leurs divergences sur la question de la démocratie : après le Parti communiste italien, le Parti communiste français, représenté par Georges Marchais rencontre Gorbatchev à Moscou dès septembre 1985.
La seconde NEP, qu'il tente de promouvoir, échoue devant une opposition au sein du parti. Gorbatchev met alors en place une politique de glasnost (transparence) pour supprimer les reliquats de stalinisme, et la perestroïka (restructuration) pour combattre la stagnation économique dès 1985. Le premier symbole de la glasnost est manifeste en novembre 1985 : l'ouvrage de Boris Pasternak, Le Docteur Jivago, toujours interdit, est autorisé à paraître en URSS. C'est fin avril 1986, à l'occasion de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, que le mot glasnost s'impose. En décembre 1986, il autorise Andreï Sakharov, assigné à résidence dans la ville fermée de Gorki depuis janvier 1980, à revenir à Moscou.
Durant ses deux premières années au pouvoir, il renouvelle profondément la hiérarchie communiste : les deux tiers de la composition du bureau politique, soit 40 % des membres du comité central, sont ainsi écartés pour permettre à des réformateurs d'entrer en nombre au sein du comité central du PCUS10.
HermioneGranger
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Il y a 3 ans
Sur le plan économique, le modèle communiste repose, en théorie, sur la collectivisation et une stricte planification d’État, ne touchant pas seulement les orientations macro-économiques, mais aussi tous les aspects de la production, de la distribution et de la consommation21. En pratique, ce modèle économique se révèle inapplicable22, génère pénuries23 et inégalités24, favorise l'émergence d'une économie parallèle de subsistance25, tente de camoufler cette situation par des statistiques truquées26, et des économistes comme le soviétique Evseï Liberman proposent donc, le plus souvent vainement, un modèle hybride où les principes fondamentaux cohabiteraient avec des éléments réempruntés à l'économie de marché27. L'usage de la répression et l'abolition des libertés civiles sont combinés avec, à l'extérieur, une diffusion massive de statistiques brillantes, affichant une productivité croissante, et à l'intérieur, des concessions d'ordre économique visant à diminuer le mécontentement28.
L'histoire économique des pays du Comecon est celle d'une succession de réformes, souvent suivies de coups d'arrêt, qui ne remettent pas fondamentalement en cause le système centralisé et autoritaire29. Tous les réformateurs ont cherché un compromis entre le maintien du système centralisé et l'amélioration de son efficience. L'ouverture à l'Ouest dans le contexte de la détente a dans les années 1970 financé la modernisation de l'outil de production et soutenu artificiellement une certaine augmentation du niveau de vie, en Hongrie et en Pologne notamment, au prix d'un endettement qui devient un nouveau problème majeur dans les années 1980. Les difficultés de l'Union soviétique, qui est le cœur du système, fragilisent aussi les économies d'Europe de l'Est obligées de se soumettre aux décisions soviétiques relatives aux flux d'import-export, tandis qu'elles ne peuvent plus bénéficier du soutien financier dont elles auraient besoin pour continuer de survivre28.
Les voies économiques choisies par les pays du Comecon et les résultats obtenus sur le plan du niveau de vie sont assez variables, mais partout, les années 1965-1975 sont moins difficile que celles d'avant et d'après, car l'accessibilité des énergies fossiles et fissiles encore abondantes dans le monde entier, les « trente glorieuses » dans les pays occidentaux et la détente allègent les efforts économiques, favorisent les échanges et profitent aussi au « bloc de l'Est »30. En 1950, le PIB par habitant représente en Pologne 46 % et en Hongrie 39 % de celui de la France ; en 1988, ces chiffres sont respectivement de 35 % et 53 %. Ils témoignent de la dure situation économique que subit la population de la Pologne communistee, clairement à l'origine des mouvements ouvriers qui donnent naissance à Solidarność et finiront par renverser le régime. En Hongrie, l'un des pays les plus réformateurs sur le plan économique, les résultats sont bien meilleurs, mais la stagnation des années 1980 en montre les limites et l'écart de niveau de vie avec la France est encore du simple au double19,20. En 1988, le PIB par habitant de la RDA et de la Tchécoslovaquie se situent au premier et au second rang parmi les pays du Comecon avec respectivement 9 300 US$ et 7 600 US$. Les autorités est-allemandes, elles aussi, vantent la réussite économique de leur pays, mais celle-ci est pour partie due au développement considérable du commerce interallemand résultant de l'Ostpolitik menée par Willy Brandt au début des années 1970, et pour autant le PIB par habitant de la RDA n'est que de la moitié environ de celui de la RFA ou de la France en US$ courants28,31. Les comparaisons statistiques précises sont rendues difficiles tant les différences sont grandes entre les systèmes économiques de l'Ouest et de l'Est et tant les statistiques officielles à l'Est sont sujettes à caution. Concernant le PIB par habitant tout particulièrement, les données en US$ courants (ou constants) et en parité de pouvoir d'achat (PPA ou PPP) reposent pour les pays de l'Est sur des analyses et des extrapolations. Elles sont donc des ordres de grandeur.
Concernant l'Allemagne, le gouvernement publie chaque année des statistiques détaillées sur l'évolution comparée des Länder de l'Est et de l'Ouest. En 1991, le PIB par habitant en euros courants est de 9 442 € pour ceux de l'Est et de 22 030 € pour ceux de l'Ouest, montrant bien l'écart considérable qui existait entre les deux Allemagnes32. Après la chute des régimes communistes, l'adoption dans les pays de l'Est d'outils d'évaluation statistique homogènes avec ceux du reste du monde, et la transparence des résultats finissent par révéler une situation économique et sociale désastreuse, contrastant avec les statistiques communistes antérieures, contraste aussitôt analysé par les nostalgiques du régime et de l'URSS comme un « effondrement » dû à l'abandon du système économique communiste33.
HermioneGranger
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Il y a 3 ans
La Bulgarie est durant des décennies le bon élève du bloc de l'Est, épousant toujours le point de vue de Moscou, appliquant au pied de la lettre ou du moins faisant semblant d'appliquer les réformes inspirées par le « grand frère » soviétique, dont — dernières en date — la perestroïka et la glasnost impulsées par Gorbatchev. Lorsqu'il reçoit François Mitterrand en janvier 1989, Jivkov se dit certain qu'en « Bulgarie, il n'y aura pas d'autres partis au pouvoir que nous ». Mais les déclarations répétées du pouvoir sur le pluralisme socialiste, quelques réformes mineures et les tentatives pour récupérer au sein du PC les initiatives indépendantes en faveur de l'écologie ou des droits de l'homme ne suffisent pas à museler une opposition qui prend forme depuis fin 1987. Les manifestations qui ont lieu du 20 au 23 mai 1989 contre la politique, instaurée depuis 1984 par le gouvernement bulgare, d'assimilation forcée de la population d'origine turque de religion musulmane sont durement réprimées. Le 25 mai, la Turquie demande à ses alliés de l'OTAN d'imposer des sanctions économiques et culturelles à la Bulgarie. Plus de 80 000 personnes d'ethnie turque quittent la Bulgarie pour la Turquie durant le mois de juin, après les répressions policières des manifestations protestants contre leur assimilation forcée. Début juillet, le gouvernement bulgare décrète une « mobilisation civile générale » pour pallier l'exode massif vers la Turquie : tous les hommes âgés de 18 à 60 ans et les femmes âgées de 17 à 55 ans peuvent être enrôlés dans des « bataillons de travail » qui sont envoyés partout dans le pays, dans le but en particulier d'assurer les récoltes compromises par le départ de nombreux paysans d'ethnie turque. Le 23 octobre 1989, profitant d'une conférence de la CSCE sur l'environnement à Sofia, des groupes dissidents, comme Ecoglasnost fondé en avril dernier, manifestent dans plusieurs villes, mais sont finalement sévèrement réprimés par la police. Le 3 novembre, une nouvelle manifestation du mouvement Ecoglasnost rassemble 9 000 manifestants à Sofia66,44.
Fin octobre, les dissensions au sommet de l'État deviennent visibles, des médias rapportent que le ministre des Affaires étrangères, Petar Mladenov, en désaccord avec Todor Jivkov sur la politique de répression, a menacé de démissionner. Après avoir dirigé la République populaire de Bulgarie pendant plus de 35 ans, un record dans les pays communistes, Todor Jivkov est forcé à la démission le 10 novembre 1989, sous la pression des réformateurs, comme Andrei Lukanov, qui se sont assuré le soutien de Moscou. Jivkov est remplacé par Petar Mladenov au poste de Secrétaire général du PC bulgare, qui déclare vouloir engager des réformes politiques et économiques67,44.
Début décembre, l'Union des Forces Démocratiques en Bulgarie se forme, qui rassemble plusieurs mouvements indépendants anticommunistes, dont Ecoglasnost. Le 8 décembre, le Comité central renouvelle largement le Politburo en faisant sortir les conservateurs les plus radicaux. Le 13 décembre, mis sous pression par les manifestations organisées par l'Union des Forces Démocratiques, le Comité central du PC bulgare expulse Jivkov, Mladenov soutient l'organisation d'élections libres et la fin du rôle dirigeant du PC bulgare. Le 15 janvier 1990, l'Assemblée nationale bulgare supprime dans la constitution l'article relatif au rôle dirigeant du PC bulgare, ouvrant ainsi la voie au multipartisme, la « Table ronde » avec l'opposition commence ses travaux. Début février, le Congrès du PC bulgare s'achève par l'adoption d'une ligne réformiste, l'acceptation du multipartisme, mais sans renoncement à son caractère marxiste. Dans la foulée, Andrei Lukanov est élu Premier ministre, il constitue le 8 décembre un gouvernement entièrement composé de communistes après que l'Union nationale agraire a décidé de reprendre son indépendance vis-à-vis du PC. La stratégie du PC bulgare, calquée sur celle de Gorbatchev, est de conserver le contrôle de la pérestroïka en pratiquant un pluralisme politique limité et en promettant le passage à l'économie de marché. Cependant l'opposition, dont le soutien dans la société civile s'élargit et qui est encouragée par les évènements dans les autres pays d'Europe de l'Est, réclame une véritable démocratisation et des élections libres. Le 25 février 1990, la plus grande manifestation à ce jour à Sofia rassemble 200 000 personnes, tandis que l'Union des Forces Démocratiques (UFD) accuse le PC bulgare de torpiller les travaux de la « Table ronde ». Le 3 mars, jour de la libération de l'Empire Ottoman en 1878, redevient jour de fête nationale à la place du 9 septembre qui commémorait la prise de pouvoir par les communistes en 1944. Fin mars, les discussions de la « Table ronde » aboutissent à un accord sur la tenue d'élections législatives et des modifications de la constitution. Le 3 avril 1990, le PC bulgare se rebaptise le Parti socialiste bulgare et abandonne toute référence au marxisme-léninisme. Les premières élections législatives libres en Bulgarie, les 10 et 17 juin 1990, sont remportées par le Parti socialiste bulgare, seul exemple dans les pays d'Europe de l'Est où le parti au pouvoir réussit à conserver la majorité, Andrey Lukanov conserve son poste de Premier ministre. La stratégie des leaders réformistes communistes semble réussir67,68,44.
Mais la radicalisation politique et sociale s'amplifie, sur fond d'une grave crise économique comme la Bulgarie n'en a jamais connu qui conduit au rationnement des produits de première nécessité et des produits pétroliers. Le pouvoir est également affaibli par la démission de Petar Mladenov de la présidence, après la révélations de propos qu'il a tenus le 14 décembre 1989 suggérant que les chars soient envoyés pour réprimer les manifestations. Un compromis avec l'opposition aboutit à l'élection de Jeliou Jelev à la présidence le 1er août. Un quasi consensus est aussi trouvé à l'Assemblée nationale pour voter la transformation de la République populaire de Bulgarie en République de Bulgarie le 15 novembre. Mais, face à la grève générale, aux manifestations et au boycott de l'Assemblée nationale par l'opposition, le gouvernement bulgare dirigé par Andrei Lukanov formé par les ex-communistes, démissionne le 29 novembre 1990. Bien que majoritaire au Parlement, le gouvernement du Parti socialiste bulgare tombe en raison du refus général de son programme de réformes économiques libérales et de la contestation de sa légitimité à diriger le pays eu égard à son passé communiste. Un accord est trouvé pour organiser de nouvelles élections en 1991. Un gouvernement intérimaire de coalition est formé. Le 25 février 1991, le procès de Todor Jivkov pour détournement de fonds s'ouvre à Sofia. Jivkov est le premier ancien leader communiste en Europe de l'Est à être ainsi jugé dans un procès public. Le 13 juillet, une nouvelle Constitution69 est adoptée qui dote la République de Bulgarie d'un régime parlementaire multipartite, assure la séparation des pouvoirs et instaure l'élection du Président au suffrage universel. Les nouvelles élections législatives sont remportées par l'Union des Forces Démocratiques qui forme un gouvernement de coalition avec le Mouvement des Droits et des Libertés, dirigé par Filip Dimitrov. Le nouveau gouvernement entre en fonction le 8 novembre 199168,44.
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HermioneGranger
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HermioneGranger
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